Sur les traces de la rentrée sociale, de Gémenos à Paris ; des ouvriers de Fralib (en lutte pour sauver leur usine et leurs emplois) aux indignés ; de l’appel au boycott du thé Lipton aux slogans dénonçant la prévarication de l’oligarchie ; du projet de reprise de l’usine Fralib et de relocalisation de son activité à l’occupation de places et esplanades : la rentrée sociale est dense.
Mot-clef : syndicalisme
La condition ouvrière
Wendy est une ancienne ouvrière – chez Chrysler (automobile), Delphi et American Axles and Manifacturing – AAM (sous-traitants auto). Enseignante de français, elle est venue faire ses études en France, à Aix-en-Provence, juste après mai 68. Fille de militants (mouvement pour les droits civiques, mouvement anti-guerre – auquel elle a elle-même participé), elle y découvre le socialisme, en fréquentant les (rares) Aixois de la fac de droit qui adhèrent au PSU. De retour chez elle, à Chicago, elle décide, comme d’autres militants, de partir s’établir en usine. Pour elle, ce sera à Detroit. Le début d’une quarantaine d’années de luttes, de grèves, de campagnes et de turbin, dans une ville en plein bouleversements, dont les usines cherchent à tuer tout mouvement syndical offensif.
Les crises successives donnant de la force aux stratégies les plus anti-syndicales des managers et dirigeants (telle usine ferme pour réouvrir sans réembaucher les militants les plus actifs), les syndicats s’accommodent le plus souvent d’un rôle de subalterne qui accompagne les politiques patronales de réduction des salaires et de diminution des droits sociaux. Elle a donc participé à la création de « Labor Notes », pour construire des ponts entre mouvements sociaux et mouvement syndical. Labor notes (qui publie un mensuel) organise tous les 2/3 ans une conférence mondiale des militants syndicaux du monde entier (de Solidaires, par exemple, pour la France).