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Jean-Paul Duarte – 23/07/2010
Killian O’Brien est californien, sa femme coréenne et leur enfant un intéressant mélange des deux. Ils se sont installés dans une maison abandonnée qu’ils ont acheté « pour 0$ » comme ils disent. Par contre, ils payent les taxes et surtout l’aménagement par morceau de leur logement qui leur prend beaucoup de temps.
Killian anime un centre de ressources en permaculture. Wikipedia en donne la définition suivante : une science systémique qui a pour but la conception, la planification et la réalisation de sociétés humaines écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables. Plus…
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Jean-Paul Duarte – 12/07/2010
Mr King a le physique parfait pour faire le job. Une stature d’athlète, il a pratiqué plusieurs sports notamment la boxe et le basket, bien utile dans son métier d’éducateur. Sa voix est à la fois douce et puissante, elle séduit d’autant qu’elle doit être redoutable lorsque le bonhomme s’énerve.
Il veille sur sa maman et sur son quartier. Sa maman, ancienne activiste des black Panther, a du quitter son Alabama natal dans les années 40. Plus…
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Jean-Paul Duarte – 08/07/2010
Greg est l’heureux patron de la Brother Nature Produce farm. Il emploie trois salariés dont deux vivent sur place, et il alimente avec ses produits les bons restos de la ville. Il a enseigné pendant 15 ans avant de se reconvertir, à 31 ans. Ses parents, tous deux chefs cuisiniers, l’avaient déjà sensibilisé à une nourriture saine : il n’était donc pas totalement en terrain inconnu lorsqu’il s’est lancé dans l’exploitation de salades et de plantes aromatiques bio.
Son installation s’étale sur presque deux âcres de terre, autrefois habitée : ce qui explique que la ville est très aérée et semble couverte d’espaces verts Plus…
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Nicolas Haeringer – 07/07/2010
William Copeland est l’un des « employés » du Forum Social des États-Unis – ils sont un peu plus d’une douzaine, au total. Will fait partie des quelques salariés du forum basés sur place, dont le travail est (était) notamment d’animer la mobilisation locale. Il est né à Detroit, de parents venus des plantations de canne du Sud des États-Unis pour trouver des jours meilleurs, en se faisant embaucher dans l’industrie automobile.
Principalement blanche jusqu’à la grande dépression, Detroit s’est largement ouverte aux « peoples of color » et compte désormais 89% d’afro-américains. L’industrie automobile a largement embauché les travailleurs des plantations du Sud pour contrecarrer l’activités des ouvriers (polonais et italiens) très syndiqués, lors de la grande dépression. Le mouvement s’est accentué lorsque l’effort de guerre a débouché sur la conversion de l’industrie auto vers l’armement  (en quelques jours à peine – comme quoi convertir massivement une industrie est possible…), la ville devenant plus attractive encore.
Après guerre, la ville amorce son déclin. Les « blancs » vont alors quitter la ville, lentement d’abord, puis massivement après les émeutes de 1967 : fin juillet, des policiers font une descente dans un bar clandestin, et arrêtent 85 personnes, réunies pour fêter le retour de combattants sur le front du Vietnam (sur fond de mouvement anti-guerre, très répandu dans la communauté afro-américaine de Detroit). Un rassemblement s’organise rapidement devant le commissariat où les 85 sont gardés à vue, qui s’étend rapidement, et tourne au pillage des magasins alentours : expression du ras-le-bol des afro-américains devant la ségrégation raciale (les magasins pillés appartenait principalement à des blancs).
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Jean-Paul Duarte – 06/07/2010
Mark est ce qu’on appelle communément une masse. Il est d’une disponibilité et d’une gentillesse à toute épreuve. Nous débarquons chez lui un jour férié. Personne dans le Georgia Street Community Garden (le jardin collectif de la rue Georgia), mais une maison en brique de la rue attire notre attention. Un immense drapeau américain veille sur les courgettes.
C’est là qu’il habite avec sa famille installée depuis plus d’une trentaine d’années. Il a vu bien des changements dans le secteur et dans tous les sens, mais ce dont il est sûr maintenant : le jardin a transformé la vie du quartier. Plus…
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Jean-Paul Duarte – 05/07/2010
Les plus blasés trouveront que ce marché n’a rien d’exceptionnel, habitués qu’ils peuvent être des grandes places de villes ou de villages de France ou d’Europe, couvertes d’étals une ou deux fois par semaine (voire tous les jours excepté le dimanche comme au marché des Capucins à Marseille). Sauf que ce marché de producteurs est le plus grand des États-Unis.
Le Detroit Eastern Market existe depuis 1891, dans un quartier qui pour l’essentiel n’a pas dû trop bouger. Les bâtiments sont en briques aux enseignes colorées directement peintes sur les façades. Plus…
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Jean-Paul Duarte – 01/07/2010
Google Maps évaluait à 15 min le trajet entre le centre de Detroit et la D Town Farm. Notre taxi mit à peu près deux heures et demi pour y arriver. Car il faut bien l’avouer, lorsque qu’on ne connait pas bien la ville – qui est très étendue – et qu’on ne possède ni GPS ni carte, trouver une rue dans un quartier qui n’est pas le sien est un exploit.
Nous sommes accueillis par Kwamena Mensa, un des présidents du Detroit Black Community Food Security Network (DBCFSN), Plus…
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Nicolas Haeringer – 29/06/2010
En bons Marseillais, on a apprécié être logés dans un appartement situé à deux pas de la meilleure pizzeria de la ville – l’une des seules de Detroit (voire de tout le middle-west) dans laquelle on peut trouver un fond de pizza à la tomate ET à l’ail. Primordial. Un soir, nous y avons croisé Nefertiti, assise à la table d’à -côté. .
Dans son quartier, beaucoup de jardins communautaires, sur lesquels Sophie (alter-echos) et Jean-Paul (qui officie ici-même) préparent un reportage. Nerfititi nous a donc invité à « dîner » chez elle. Plus…
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Jean-Paul Duarte – 17/06/2010
Le rêve américain est devenu un cauchemar. La ville symbole de l’industrie automobile d’avant guerre et de son idéal consumériste forcené est la ville la plus violemment touchée par la crise économique. Maisons en ruines, friches industrielles, immeubles à l’abandon, rues désertes… Le décor est celui de La Route de Cormac McCarthy ou de Mad Max. La capitale des géants de l’automobile américaine est aujourd’hui une ville dévastée. Detroit a compté 2 millions d’habitants en 1950, il en reste aujourd’hui 900.000.
Le temps où Detroit était moteur économique du pays n’est plus qu’un souvenir. Les industries sont mortes, la plupart des usines ont fermé. Le chômage et la criminalité sont les plus élevés du pays. Les experts estiment qu’il y a plus de 100 km2 d’édifices abandonnés dans les limites de la ville, soit quasiment la taille de la ville de San Francisco. Près de 33.000 maisons construites sur des parcelles de 400 à 500 m2 sont à l’abandon ou ont été saisies par la ville pour défaut de paiement. Même les produits alimentaires sont devenus plus rares, aucune des grandes chaînes de supermarchés n’est présente sur la ville.
La ville elle-même est dans l’incapacité financière de racheter ces constructions, ou de payer leur destruction. Aussi un revirement spectaculaire est en train de s’opérer. Une aubaine pour les écologistes et les agriculteurs qui regardent ces terres abandonnées comme une chance. De nombreuses initiatives d’agriculture urbaine se sont montées. Plus de 600 projets d’installation de jardins communautaires sont, à ce jour, répertoriés. Essentiellement sur de petites unités de 8 ha correspondant à un pâté de maison. Environ un quart de la ville passerait ainsi de résidentiel à semi-rural. Même tout près du centre ville, des vergers, des plantations, des élevages remplacent progressivement les habitations abandonnées. Les belles demeures bourgeoises en briques sont rasées pour libérer la terre fertile. Les bâtiments industriels reconvertis pour accueillir des cultures sous serre comme des fraises, des laitues ou des champignons.
L’enthousiasme pour l’agriculture urbaine est remonté jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, à l’instar de Michelle Obama cultivant son potager dans l’enceinte de la Maison Blanche, l’administration fédérale s’intéresse de près à ces initiatives. Le département de l’agriculture a offert des bourses au collectif Detroit Agricultural Network pour mener à bien ses projets. De même, l’agriculture urbaine est inscrite dans le plan de relance de l’économie américaine.