Écrit par
Jean-Paul Duarte – 23/06/2010
Il y a foule ce soir en ville, ce qui surprend d’autant plus que dans la journée c’est plutôt mort. Un immense feu d’artifice doit être tiré sur le front de fleuve, qui profitera aux spectateurs des deux rives. En face de Detroit se trouve la ville canadienne de Windsor, une station balnéaire BCBG.
Les habitants convergent de partout vers le centre ville. L’autoroute est totalement paralysée. L’occasion de revivre le grand bonheur d’un embouteillage, de se retrouver enfin bloqué parmi d’autres dans la grande cohorte convergente. Plus…
Écrit par
Jean-Paul Duarte – 21/06/2010
Dearborn est une ville collée à Detroit, on pourrait appeler ça une banlieue si on voulait faire une comparaison. Sauf qu’ici les repères habituels sont quelque peu bousculés. Après avoir traversé des faubourgs improbables, dévastés par la guerre économique, Dearborn ressemble à une oasis : les allées sont fleuries et entretenues et les maisons semblent habitées. Semblent, car forcément les jours de fête les gens ne sont pas chez eux.
L’arab international festival se tient chaque année depuis 15 ans à Dearborn qui compte la plus grande communauté arabe d’Amérique du nord. Plus…
Écrit par
Jean-Paul Duarte – 19/06/2010
Être le dernier homme est une impression douce et inquiétante. Douce parce que la paix vous gagne. Le silence prend toute la place. On n’a plus l’habitude du silence, alors on s’inquiète. Car finalement l’absence des autres n’est jamais complètement assurée.
On pourrait s’imaginer dans une quelconque banlieue par un après-midi ensoleillé. Les actifs seraient au travail, les autres feraient la sieste. Sauf qu’il y aurait des rideaux aux fenêtres.
Une Lincoln violette défraichie s’arrête à ma hauteur. Une visière de casquette usée jusqu’à la corde passe la fenêtre côté passager, une bouche édentée m’interpelle : Plus…
Écrit par
Jean-Paul Duarte – 17/06/2010
Le rêve américain est devenu un cauchemar. La ville symbole de l’industrie automobile d’avant guerre et de son idéal consumériste forcené est la ville la plus violemment touchée par la crise économique. Maisons en ruines, friches industrielles, immeubles à l’abandon, rues désertes… Le décor est celui de La Route de Cormac McCarthy ou de Mad Max. La capitale des géants de l’automobile américaine est aujourd’hui une ville dévastée. Detroit a compté 2 millions d’habitants en 1950, il en reste aujourd’hui 900.000.
Le temps où Detroit était moteur économique du pays n’est plus qu’un souvenir. Les industries sont mortes, la plupart des usines ont fermé. Le chômage et la criminalité sont les plus élevés du pays. Les experts estiment qu’il y a plus de 100 km2 d’édifices abandonnés dans les limites de la ville, soit quasiment la taille de la ville de San Francisco. Près de 33.000 maisons construites sur des parcelles de 400 à 500 m2 sont à l’abandon ou ont été saisies par la ville pour défaut de paiement. Même les produits alimentaires sont devenus plus rares, aucune des grandes chaînes de supermarchés n’est présente sur la ville.
La ville elle-même est dans l’incapacité financière de racheter ces constructions, ou de payer leur destruction. Aussi un revirement spectaculaire est en train de s’opérer. Une aubaine pour les écologistes et les agriculteurs qui regardent ces terres abandonnées comme une chance. De nombreuses initiatives d’agriculture urbaine se sont montées. Plus de 600 projets d’installation de jardins communautaires sont, à ce jour, répertoriés. Essentiellement sur de petites unités de 8 ha correspondant à un pâté de maison. Environ un quart de la ville passerait ainsi de résidentiel à semi-rural. Même tout près du centre ville, des vergers, des plantations, des élevages remplacent progressivement les habitations abandonnées. Les belles demeures bourgeoises en briques sont rasées pour libérer la terre fertile. Les bâtiments industriels reconvertis pour accueillir des cultures sous serre comme des fraises, des laitues ou des champignons.
L’enthousiasme pour l’agriculture urbaine est remonté jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, à l’instar de Michelle Obama cultivant son potager dans l’enceinte de la Maison Blanche, l’administration fédérale s’intéresse de près à ces initiatives. Le département de l’agriculture a offert des bourses au collectif Detroit Agricultural Network pour mener à bien ses projets. De même, l’agriculture urbaine est inscrite dans le plan de relance de l’économie américaine.
Écrit par
Collectif à -vif(s) – 16/06/2010
Le Collectif à -vif(s) regroupe des photographes aux parcours professionnels très diffèrent. Il s’est créé autour de l’idée que la photographie est aussi un travail d’équipe, où peuvent s’exprimer solidarité entre les membres et complémentarité des regards.
Le Collectif à -vif(s) a désormais son blog. Vous pourrez y suivre nos aventures photographiques marseillaises et autres.
Après les projets New York à -vif(s) et Copenhague à -vif(s), le Collectif est actuellement à Détroit. Vous pourrez suivre sur ce blog le travail qui y sera mené par Jean-Paul et Nicolas.
Vous pouvez également découvrir plus en détail le travail du collectif sur son site internet www.a-vifs.org.
Bonne visite !