Être le dernier homme est une impression douce et inquiétante. Douce parce que la paix vous gagne. Le silence prend toute la place. On n’a plus l’habitude du silence, alors on s’inquiète. Car finalement l’absence des autres n’est jamais complètement assurée.
On pourrait s’imaginer dans une quelconque banlieue par un après-midi ensoleillé. Les actifs seraient au travail, les autres feraient la sieste. Sauf qu’il y aurait des rideaux aux fenêtres.
Une Lincoln violette défraichie s’arrête à ma hauteur. Une visière de casquette usée jusqu’à la corde passe la fenêtre côté passager, une bouche édentée m’interpelle :
- What’s ouw yuu oum toauon dofor yuuuu waiiii ?
- Je suis français, I’m french !
La casquette retourne à l’intérieur de la cabine. La Lincoln redémarre. Je ne saurai pas ce qu’elle me voulait.
Devant le Veteran Center, je rencontre Chester, médecin militaire, ancien du Vietnam. Il aime beaucoup les femmes françaises, surtout les danseuses de French Cancan. Il en a connu une, pendant qu’il était en poste à Istanbul. Il a promis de m’en raconter plus la prochaine fois que nous nous verrons. Je promets de lui envoyer sa photo.
La ville est complètement plate. Les avenues sont interminables. Dans chaque bloc, des constructions disparates : souvent en brique, parfois en pierre, souvent anciennes, parfois récentes, mais toujours entourées par beaucoup de verdure, domestiquée ou pas. Et puis des potagers, presque tous les blocs en ont un…
une belle cueillette dans cet univers reverdissant
Je suis à Dakar dans le KO urbain du développement
Matthieu C
Etudiante en architecture, après deux excursions à Detroit, je voue une passion pour cette ville. Depuis j’ai correspondu avec des personnes que je connaissais pas à Detroit. Je leur demande de me montrer quel est leur detroit à travers une vidéo lettre. J’aimerais que vous y participiez.