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Jean-Paul Duarte – 21/06/2010
Dearborn est une ville collée à Detroit, on pourrait appeler ça une banlieue si on voulait faire une comparaison. Sauf qu’ici les repères habituels sont quelque peu bousculés. Après avoir traversé des faubourgs improbables, dévastés par la guerre économique, Dearborn ressemble à une oasis : les allées sont fleuries et entretenues et les maisons semblent habitées. Semblent, car forcément les jours de fête les gens ne sont pas chez eux.
L’arab international festival se tient chaque année depuis 15 ans à Dearborn qui compte la plus grande communauté arabe d’Amérique du nord. Plus…
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Jean-Paul Duarte – 19/06/2010
Être le dernier homme est une impression douce et inquiétante. Douce parce que la paix vous gagne. Le silence prend toute la place. On n’a plus l’habitude du silence, alors on s’inquiète. Car finalement l’absence des autres n’est jamais complètement assurée.
On pourrait s’imaginer dans une quelconque banlieue par un après-midi ensoleillé. Les actifs seraient au travail, les autres feraient la sieste. Sauf qu’il y aurait des rideaux aux fenêtres.
Une Lincoln violette défraichie s’arrête à ma hauteur. Une visière de casquette usée jusqu’à la corde passe la fenêtre côté passager, une bouche édentée m’interpelle : Plus…
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Jean-Paul Duarte – 17/06/2010
Le rêve américain est devenu un cauchemar. La ville symbole de l’industrie automobile d’avant guerre et de son idéal consumériste forcené est la ville la plus violemment touchée par la crise économique. Maisons en ruines, friches industrielles, immeubles à l’abandon, rues désertes… Le décor est celui de La Route de Cormac McCarthy ou de Mad Max. La capitale des géants de l’automobile américaine est aujourd’hui une ville dévastée. Detroit a compté 2 millions d’habitants en 1950, il en reste aujourd’hui 900.000.
Le temps où Detroit était moteur économique du pays n’est plus qu’un souvenir. Les industries sont mortes, la plupart des usines ont fermé. Le chômage et la criminalité sont les plus élevés du pays. Les experts estiment qu’il y a plus de 100 km2 d’édifices abandonnés dans les limites de la ville, soit quasiment la taille de la ville de San Francisco. Près de 33.000 maisons construites sur des parcelles de 400 à 500 m2 sont à l’abandon ou ont été saisies par la ville pour défaut de paiement. Même les produits alimentaires sont devenus plus rares, aucune des grandes chaînes de supermarchés n’est présente sur la ville.
La ville elle-même est dans l’incapacité financière de racheter ces constructions, ou de payer leur destruction. Aussi un revirement spectaculaire est en train de s’opérer. Une aubaine pour les écologistes et les agriculteurs qui regardent ces terres abandonnées comme une chance. De nombreuses initiatives d’agriculture urbaine se sont montées. Plus de 600 projets d’installation de jardins communautaires sont, à ce jour, répertoriés. Essentiellement sur de petites unités de 8 ha correspondant à un pâté de maison. Environ un quart de la ville passerait ainsi de résidentiel à semi-rural. Même tout près du centre ville, des vergers, des plantations, des élevages remplacent progressivement les habitations abandonnées. Les belles demeures bourgeoises en briques sont rasées pour libérer la terre fertile. Les bâtiments industriels reconvertis pour accueillir des cultures sous serre comme des fraises, des laitues ou des champignons.
L’enthousiasme pour l’agriculture urbaine est remonté jusqu’aux plus hautes sphères de l’État, à l’instar de Michelle Obama cultivant son potager dans l’enceinte de la Maison Blanche, l’administration fédérale s’intéresse de près à ces initiatives. Le département de l’agriculture a offert des bourses au collectif Detroit Agricultural Network pour mener à bien ses projets. De même, l’agriculture urbaine est inscrite dans le plan de relance de l’économie américaine.